Mon manteau de caméléonne.

 

Je l’appelle mon manteau de caméléonne,

Sans doute quelque chose à voir avec l’idée de (ne pas) passer inaperçue dans la rue.

C’est l’histoire d’un manteau, pour moi, choisi pour être étrange, pour égayer l’hiver, pour être joyeux  sous la grisaille.

 

Une fois que l’on a craqué pour le patron (J'aime bien les patrons VOGUE pour leurs astuces. J'aime bien aussi leur look "créateur" un peu décalé. Revers de la médaille: ils sont chers.), choisir les tissus et oser, se lâcher !

 

J’ai pris :

Des tissus wax du manteau manteau que j’ai cousu en mars et des sacoches, trouvailles que j’accumule comme une obsédée dirait-on.

Et j'ai décidé de faire des contrastes forts en mélangeant un tweed très classique avec un lainage mélangé brillant et satiné. + des chutes de soie verte.

J’ai aussi mis à contribution les chutes de mon manteau prune (que j’ai fabriqué il a 4 ou 5 ans avec un patron acheté vers 1976. Un vrai collector que j’utilise encore beaucoup. Tout est bon dans ce patron, le manteau, le pantalon,  (dont je change le bas avec plusieurs variantes), le blouson.)

J’ai aussi utilisé ce lainage fin bordeau  dans lequel je me suis cousu une chemise que j’ai omis de photographier quand elle était jeune et que j’ai beaucoup porté (ce qui explique son état).

Le travail du manteau a commencé en mars (j’écris début novembre) et j’ai procrastiné longtemps. Pour trouver le courage de le terminer il m’a fallut le thème de JRAM : tenez vous à carreaux. Pour le 6 novembre donc, je voulais me fabriquer une chapka assortie, patron trouvée dans vieux 100 Idées. Pas eu le temps. Tellement de projets, si peu d’heures dans la journée. Le drame de tous les passionnés.

 

On commence par les applications bien rectangulaires à angles droits. Pas bien difficile, juste du soin à apporter à l’opération.

Le manteau lui-même est très simple comme forme. Ne pas oublier de couper une taille plus petite que celle attendue comme souvent avec VOGUE (même en respectant la taille des coutures comprises dans le patron). Et en hauteur aussi sauf à mesurer 2mètres. Si j’y avais pensé plus tôt, les applications du dos auraient été moins décalées vers le bas.

C’est un patron imaginé pour réduire au maximum les lourdeurs de couture des manteaux habituels : pas de parmenture, pas d’ourlet classique (la doublure et le manteau se cousent au ras de du bas du manteau, l’une à l’autre, comme un sac) pas de poignet etc…. Même le col qui par son astuce évite de poser l’eternel problème des pointes qui rebiquent.

Cela peut paraitre idéal, à mon avis c’est une bonne idée tant que tout va bien. Mais il faut absolument que doublure et vêtement soient des clones en taille. Pas de jeu possible. Dès que quelque chose ne suit pas cette consigne de perfection, alors c’est + galère que d’habitude de rectifier.

C’est bien sûr ce qui m’est arrivé : le « fabric » le tissu du manteau, dans le bais, ne s’est pas du tout déformé comme la doublure.

J’ai eu beaucoup de mal à rattraper et je crois que ca m’agacera longtemps. J’ai même failli abandonner. J’aurais dû appeler au secours sur planète couture ou chercher des conseils sur le net.

Pour donner une idée du travail à réaliser, j’ajoute une sorte de pas à pas :

Là, on n’est pas loin du démarrage (mais je n’ai pas pensé à photographier avant) Dans cet état, il manque, le col, la doublure, une manche.. et sans doute encore d’autres choses. Mais déjà on a une idée de la chose.

La doublure démarre. J'ai hésité sur l’option à choisir : encore plus d'étrangeté ou au contraire calmer le jeu? Finalement, je prends une chute de ma couverture pour l'empiècement et un morceau très coloré pour le reste (wax de chez tissushop).

Les manches par contre sont coupées dans un tissu noir glissant (un "vrai" tissu de doublure).

Reste à "attacher" le manteau et sa doublure. Ce n'est pas très facile à montrer en photos, mais c'est facile à faire. Seul problème, je trouve que ce manteau commence à peser le poids d'un éléphant adulte. Et j'ai mal au dos.

Pour les débutants, voilà comment on fait pour fixer manteau et doublure sur ce modèle : on plaque endroit contre endroit doublure contre manteau sur les deux hauteurs (les côtés du devant, quoi). Et on coud tout droit.

Reste à retourner le tout. Le tissu du manteau, plus grand, doit se replier à l'intérieur pour former une pseudo parmenture.

Quand on a marqué la place de ce pli, on retourne de nouveau la peau de l’éléphant. Et de nouveau, endroit contre endroit, on coud le long du cou, au pied du col.

Non, en phrase cela parait compliqué, mais c'est très simple!!!!!!!! si si, juré . Trois coutures, et hop, c'est fait.

Il est temps de passer aux poignets. Je décide, qu'ils seront fermés par un élastique en faisant une manche romantique et bouffante que j’agrémente d’une bordure bleue.

Puis les boutonnières. Cela me fait toujours un peu peur parce que je ne sais pas très bien les faire. Je trouve quelles ne font pas "professionnel" et j'ai beau m'entrainer et utiliser plein d'astuces, je suis toujours déçue par mon travail. Aujourd'hui ne fait pas exception. Surtout que, sur l'envers, elles sont à cheval sur la pseudo parmenture et la doublure. Bizarre.........

L'ourlet attendra quelques jours me dis-je. Il est trop long et couper dans un truc aussi volumineux........ J'ai un peu d'angoisse.

J’ai attendu plusieurs mois, un peu angoissée. Le vêtement pendu, l’ourlet s’est complètement déconstruit. Je suis sans matériel pour le refaire facilement sauf que…..

Mon matériel : une pile de livre et une copine à genou (les mâles et les chats ne sont pas équipés pour ce genre de travail) avec les épingles. Et moi dans le rôle du mannequin. Bien sûr elle commence par prétendre que dans son état de coque de bateau renversée, mon ourlet a du chien et qu’il ne faut pas y toucher.

Après quoi, le former, l’équilibre, etc.. Une vraie galère. Surtout avec ma manie de tenir très cambrée (ce qui n’améliore pas ma silhouette amphore léguée par dame nature -merci pour le cadeau-), suis obligée de fortement diminuer la hauteur du dos.

Il faut vraiment que je cherche comment font les autres.

Et voilà, prêt pour le 6!

Ce manteau, qui doit son allure aux wax qui le composent, sera bientot exposé sur "With Wax..." tout nouveau blog collectif : LE lieu de rencontre de toutes les addictions aux tissus afrcains, wax, sosso, java, bazin.... A visiter et même ne pas hésiter à adhérer !